Introduction

Nous sommes un maillon de la chaîne des générations et, par là même, nous avons parfois curieusement à « payer les dettes » du passé de nos aïeux.

Il s’agit bien là d’une sorte de « loyauté invisible » qui nous pousse à répéter, que nous le voulions ou non, que nous le sachions ou non, des situations agréables ou des événements douloureux.

Nous sommes moins libres que nous ne le croyons, mais nous avons la possibilité de reconquérir notre liberté et de sortir du destin répétitif de notre histoire, en comprenant les liens complexes qui sont tissés par notre famille, au fur et à mesure du temps qui passe.

Chacun d’entre nous doit prendre en compte ses liens familiaux et tenter de les comprendre !

De même, l’expression « les chats ne font pas des chiens » est tout à fait adaptée en ce qui concerne les fragilités au sein d’une même famille.

Face au stress, certaines familles vont être plus particulièrement touchées au niveau d’organes comme le cœur, la peau, les articulations, et d’autres seront plutôt victimes de dérèglements biologiques.


Le bon et le mauvais stress

Comme nous l’avons vu auparavant, toute modification ou tout changement dans notre vie va générer en nous du stress. Mais nous devons accepter qu’il puisse être tour à tour bon ou mauvais !

D’après Seyle, « L’absence de stress, c’est la mort ». Le stress est un ingrédient de la vie : bien dosé, il s’avère indispensable et contribue à rendre notre existence savoureuse.

Lors de ses recherches, Seyle décida de distinguer le « bon » stress du « mauvais stress ».

Le « bon » stress, qu’il baptisa « eustress » (eu = bon), est la réponse positive de notre organisme à une stimulation qui nous permet de survivre ou de bien vivre.


Annie se fait prendre la place dans un parking : elle râle, klaxonne, puis oublie très rapidement cette situation stressante. Elle trouve d’ailleurs aussitôt une place mieux située que l’autre.


Laurent fait tomber un verre : sur le moment il se met en colère, puis il ramasse les morceaux tout en faisant attention à ne pas se couper et continue à faire calmement ce qu’il faisait auparavant.


Les sportifs, les étudiants, avant une épreuve de compétition ou bien un examen, ont besoin de stress pour se stimuler ! Cet état va leur donner l’énergie et l’envie d’y arriver ! S’ils arrivent trop décontractés, ils ne seront pas assez vigilants et peuvent aller à l’échec par excès de confiance.


Le « mauvais » stress, qu’il baptisa « distress » (dis = qui ne va pas), est la réaction de notre organisme à une stimulation qui se traduit par des souffrances.

À ce moment-là, trop, c’est trop !


Henri se présente au concours d’infirmier. Il n’est pas reçu. Il râle et proclame que le concours était truqué. Il accuse les organisateurs et nourrit une grande frustration.


Il est rare que l’on associe l’évocation du stress à quelque chose de positif, c’est d’ailleurs l’une de nos tendances naturelles que nous pouvons illustrer par d’autres exemples.

L’exemple de Lucien et de Paulette

  • Lucien nous dit : « J’ai du cholestérol » ; en fait, nous en avons tous mais nous allons penser spontanément au mauvais cholestérol.
  • Paulette se plaint : « J’ai de la température » (il vaut mieux en avoir, entre nous !) et nous allons penser à de la fièvre…

Donc bien souvent, quand nous parlons de stress, nous pensons au mauvais stress, le distress, celui qui nous perturbe et nous rend mal à l’aise.


Le coping

Face au stress, nous allons créer des stratégies d’adaptation individuelles. L’ensemble de ces stratégies est appelé coping, du verbe anglais to cope with, « faire face avec ». Le coping, c’est tout ce que la personne va interposer entre elle et les événements perçus comme stressants, pour garantir son bien-être physique et psychique. Il peut s’agir d’une activité ou d’un processus de pensée.

L’étude des coping a profondément bouleversé notre façon de concevoir le stress.

On privilégie la façon dont le sujet va gérer la situation plutôt que la compréhension des réactions face au stress. On peut distinguer deux sortes de coping :

  • le coping dit « de retrait », représenté par des comportements de fuite, d’évitement, d’agressivité ou par des attitudes de déni ou de fatalisme. Ce coping réduit les tensions émotionnelles mais reste passif ;
  • le coping dit « actif », qui se traduit par la recherche d’informations et la recherche de solutions. Il permet des ouvertures, des discussions.

Franck et Pascal se sont retrouvés tous les deux face à un licenciement et ont adopté deux stratégies différentes. Franck s’est mis en arrêt maladie, préférant éviter le contexte. Il s’est considéré comme victime d’un harcèlement professionnel et de l’acharnement du mauvais sort ! Pascal a essayé d’y voir plus clair. Il a donc calmement revu les événements passés. Il en a parlé à ses amis et est même allé voir un conseiller juridique.


Ainsi, c’est en faisant un travail sur ses fragilités, sur l’origine du stress, que la personne pourra trouver des stratégies de défense.

Ce travail personnel est un moyen de réagir et d’éviter d’aggraver les situations stressantes.

À l’inverse, choisir la fuite ou l’évitement serait un moyen de laisser persister le malaise ! On constate que Franck est pour l’instant dans l’émotion et qu’il n’a pas affronté le problème. Il ne peut donc pas réagir.