Je suis frappée d’entendre très souvent des gens, qu’ils exercent ou non une profession médicale ou paramédicale, parler du vieillissement en termes d’usure mécanique. Les organes et les tissus composant le corps s’useraient avec le temps et l’utilisation quotidienne, comme n’importe quelle machine. Allons donc comparer comment s’use, d’une part, une machine, d’autre part, le corps humain, pour voir si cette comparaison est pertinente.

1 – Comment « s’usent », respectivement, une machine et un corps humain ?

Une machine, quelle qu’elle soit, s’use par frottement des pièces les unes contre les autres, ou contre l’air ou un liquide qui leur fait perdre, au fil du temps, de plus en plus de molécules de matière. Les pièces peuvent aussi rouiller (c’est-à-dire s’oxyder), se gripper, etc. à force de fonctionner.

Sauf intervention humaine consistant à ôter la rouille ou remplacer les pièces usées, l’état de la machine ira en se dégradant, jusqu’à ce qu’on ne puisse plus l’utiliser.

2 – Pourquoi vieillit-on, alors ?

A. De l’importance des conditions de travail de l’ouvrier

Tous les sept ans, la totalité des cellules de notre corps est renouvelée. Ce qui veut dire que quel que soit notre âge, les cellules composant actuellement notre corps n’ont pas plus de sept ans, et certaines ont un âge bien moins élevé : les cellules de la muqueuse intestinale, par exemple, vivent deux à trois jours avant d’être renouvelées, celles de la peau, environ deux semaines, etc. ; c’est le squelette qui met le plus de temps – sept ans – à se renouveler complètement.

Dans ces conditions, me diront certains d’entre vous, pourquoi vieillissons-nous et mourons-nous ?

Je n’aborderai pas ici la question de la mort, car c’est un vaste sujet qui déborde l’objet de cet article. Mais penchons-nous sur la question du vieillissement : si toutes nos cellules ont au maximum sept ans, pourquoi ne gardons-nous pas l’éternelle jeunesse toute notre vie ?

Je vais utiliser une métaphore immobilière : prenez un ouvrier chargé de construire ou rénover une maison. Il a besoin de compétences et de savoir-faire, de temps, d’un plan, de briques et autres matériaux de construction de qualité, de bons outils et de bonnes conditions de vie au travail.

Si vous lui fournissez ce dont il a besoin, il fera un excellent travail, et au bout d’un temps optimal, vous aurez une maison belle et fonctionnelle.

En revanche, s’il ne dispose que de matériaux de piètre qualité, d’un plan dégradé, et qu’en plus on ne lui laisse ni le temps ni le calme nécessaire à son travail, que pensez-vous de la qualité du résultat final ?

Dans le corps, l’ouvrier est la force vitale, le plan, l’ADN (2), les matériaux de construction, les nutriments et l’oxygène. L’ouvrier a des compétences et un savoir-faire parfaits. En l’occurrence, il est parfaitement adapté à l’objectif et dispose de bons outils (les « mécanismes » biologiques). En revanche, s’il est stressé, dort et mange mal, bouge peu, le plan (l’ADN) se détériore (cf. les enseignements de l’épigénétique, dont je vous reparlerai). Si on ne le laisse pas travailler en le sollicitant sans cesse pour d’autres tâches (écrans, travail ou sport à outrance, « petit vélo dans la tête » et autres soucis, etc.), et que, lorsqu’il peut travailler au chantier de la maison, il n’a que des matériaux de mauvaise qualité et en quantité insuffisante à sa disposition, il aura du mal à terminer cette maison, qui commencera à se délabrer…

B. Comment chouchouter son ouvrier

Vous avez bien sûr envie de savoir comment chouchouter votre ouvrier intérieur, afin qu’il fasse au mieux son travail de régénération et vous rende vos 7 ans… 😉

Tout d’abord, en cas de pathologie importante en cours, je vous recommande, le cas échéant parallèlement aux soins médicaux allopathiques, de voir un naturopathe vitaliste, qui vous expliquera le fonctionnement de votre corps et établira avec vous une réforme d’hygiène de vie adaptée à votre situation personnelle. Même les personnes en bonne santé peuvent tirer profit d’une telle démarche, afin de comprendre comment prolonger longtemps leur forme, avec là aussi des conseils personnalisés.

D’ores et déjà, je peux vous donner quelques pistes pour prendre soin de l’ouvrier qui travaille jour et nuit à rétablir ou conserver votre santé.

Au quotidien, la régénération a lieu principalement pendant la nuit. C’est pendant cette période de calme et de repos pour nous que l’ouvrier dispose de toute l’énergie disponible pour avancer son chantier de construction ou de rénovation, puisque les activités physiques, émotionnelles et mentales sont à l’arrêt ou fortement réduites. D’où l’importance du sommeil, pendant lequel l’hypophyse sécrète l’hormone de croissance. L’hormone de croissance stimule la croissance musculaire, la force, les performances sportives, tout en vous aidant à vous remettre des blessures et des maladies, le cas échéant. Elle stimule l’auto-réparation de l’organisme. La meilleure est celle qui est sécrétée naturellement par votre corps pendant la nuit. Et nos grands-mères avaient raison : les heures de sommeil avant minuit sont les plus réparatrices.

Côté alimentation, fournissez de bons matériaux de construction à votre corps avec beaucoup de fruits et de légumes, si possible bios et de saison, et peu ou pas transformés (donc pour l’essentiel crus), qui vous apporteront tous les nutriments dont vous avez besoin. Réduisez autant que possible la viande et le poisson, qui fournissent certes des protéines, mais aussi beaucoup de toxines qui nuisent à l’absorption des bons nutriments et fatiguent les organes d’élimination. Les produits laitiers industriels acidifient l’organisme et ont également un rapport bénéfices-risques négatif (3). Vous pouvez les remplacer par des substituts végétaux et de la faisselle de brebis au lait cru (cette dernière pas plus d’une fois par jour pour la majorité des gens). Veillez aussi à un apport suffisant en bonnes graisses : vous les trouverez notamment dans la faisselle de brebis, les avocats, les oléagineux, les graines (chanvre, sésame, lin, etc.).

Et pour bien nourrir votre hypophyse (vous savez, cette glande endocrine qui sécrète entre autres l’hormone de croissance) et votre glande pinéale, qui sécrète la mélatonine (hormone du sommeil), bougez et oxygénez-vous régulièrement, afin d’apporter suffisamment de sang au cerveau, donc de l’oxygène et des nutriments.

Enfin, la jeunesse est aussi une question d’émotions (une bonne gestion du stress et toutes les techniques favorisant la relaxation aident à rester jeune), d’état d’esprit et de croyances. Quelqu’un qui est persuadé que la vieillesse est un naufrage vieillira mal. Heureusement, cela marche aussi dans l’autre sens : globalement, ce que vous pensez vrai devient vrai pour vous, que ce soit positif ou négatif. Pour ma part, je pense qu’avancer en âge, c’est accumuler de l’expérience, et j’ai l’intention d’entretenir mes sept ans pour très longtemps ! 😉

En conclusion

Le corps humain n’est pas une machine perfectionnée. L’énergie vitale qui l’anime jusqu’au dernier souffle s’occupe en permanence à améliorer les conditions de vie de l’organisme et à le régénérer. Pour lui fournir les meilleures conditions de travail, la balle est dans notre camp !

Références

  1. Petit truc pour accélérer la cicatrisation et éviter l’infection : sur la plaie nettoyée et séchée, appliquer un peu d’argile verte en pâte (en magasin bio) avant de mettre le pansement. Ôter argile et pansement la nuit, pour laisser respirer la plaie. Quand la plaie est refermée, même si elle est encore (provisoirement) visible, on peut arrêter l’argile.
  2. Acide désoxyribonucléique
  3. Pour approfondir le sujet, vous pouvez lire Lait, mensonges et propagande de Thierry Souccar.
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