D’un côté, « se protéger du soleil, c’est protéger sa santé » nous dit Santé publique France (1). Le soleil est donc présenté implicitement comme un danger pour la santé. Et l’été est la saison phare pour la vente des lunettes de soleil et autres crèmes solaires. D’un autre côté, nous savons que la peau synthétise la précieuse vitamine D à partir des rayons du soleil, et que celui-ci est aussi bon pour notre moral et notre humeur (entre autres). Alors, le soleil est-il un malfaiteur ou un bienfaiteur ?

1 –Les «risques » liés au soleil

A. Les coups de soleil, insolation, déshydratation

Les dangers liés au soleil auxquels on pense généralement en premier sont le « coup de soleil », le « coup de chaleur » ou insolation et la déshydratation.

Le « coup de soleil » est très lié à l’état d’encrassement de l’organisme, car le soleil fait remonter les toxines à la surface de la peau.

Les symptômes les plus courants de l’insolation (ou « coup de chaleur ») sont la soif, la fatigue, les nausées et vomissements, les crampes musculaires, les maux de tête et étourdissements, pouvant aller jusqu’à l’évanouissement (liste non exhaustive).

Ces symptômes semblent indiquer qu’un processus de détoxination est à l’œuvre dans l’organisme, et pointent clairement une insuffisance de liquide. Il est probable que la personne concernée n’a pas suffisamment bu d’eau, a fortiori si elle a pratiqué une activité physique. Si elle manque de repos et a un terrain physiologique encrassé, comme beaucoup d’Occidentaux, les risques sont augmentés d’autant, car les processus ordinaires de détoxination se font au repos, et notamment pendant le sommeil.

En fait, ces malaises sont liés à l’état du terrain organique, comme les « allergies » au soleil, qui ne sont que la manifestation de l’encrassement du terrain physiologique, et aux comportements (temps d’exposition trop importants) bien plus qu’au soleil lui-même, pour lequel je plaide « non coupable ».

Quant à la déshydratation, elle relève de la perturbation du signal ou de l’écoute du signal que constitue la soif, et peut aussi provenir d’un fort besoin de diluer des toxines, généralement d’origine alimentaire.

B. Maladies dégénératives

On nous dit également que le soleil « provoque » des cancers de la peau ; les dermatologues sont en pointe sur ce sujet (2). C’est paradoxal, car la vitamine D a des vertus protectrices démontrées vis-à-vis du cancer :

  • un supplément de 1 200 unités internationales (UI) de vitamine D par jour diminue de 75 % le risque de cancer, notamment du sein, de la prostate, du côlon ou du poumon ;
  • les femmes qui ont un taux élevé de vitamine D meurent moins de récidive du cancer du sein (3).

Or, une exposition de 20 minutes en maillot de bain et sans crème solaire ni lunettes de soleil suffit à synthétiser environ 10 000 UI de vitamine D, dose recommandée pour environ une semaine. Quand il y a du soleil, avoir suffisamment de vitamine D est assez simple.

Il y a donc une controverse sur le sujet, certains pensent que le soleil protège du cancer, d’autres qu’il le provoque ou le favorise (4).

En réalité, je pense que les deux parties ont raison : faire du recto-verso pendant des heures sur une plage expose aux effets négatifs du soleil, qui se manifestent en cas d’excès. En revanche, à dose raisonnable (par exemple, un quart d’heure trois fois par semaine, visage et bras ou jambes dénudés entre 11 et 14 h, sans crème solaire ni lunettes de soleil), le soleil est un prodigieux bienfaiteur, dont il serait dommage de se passer. 

2 –Les bienfaits avérés du soleil

Le soleil est en effet un trésor de bienfaits :

  • il permet à la peau de synthétiser la vitamine D, indispensable au bon fonctionnement, notamment, de nos systèmes osseux et immunitaire, et, on l’a vu, protectrice vis-à-vis du cancer ;
  • il est bon pour l’humeur, son effet anti-dépresseur naturel est démontré. Jean‑François Doré, directeur de recherche émérite à l’INSERM, au Centre de recherche en cancérologie de Lyon, dit même que : « c’est un shoot totalement légal » (5)  😉 ;
  •  les rayons ultraviolets agissent comme un antiseptique naturel (6) ;
  •  la sécrétion de mélanine responsable du bronzage et de la mélatonine, aussi appelée hormone du sommeil, est régulée par notre exposition à la lumière du soleil (7) ;
  • le soleil a même un effet bénéfique sur les relations sociales, puisqu’il rend plus ouvert et altruiste, c’est démontré ! (8)

    Et ce ne sont que quelques exemples des bienfaits du soleil ; nous sommes naturellement adaptés à lui, et il est nécessaire à notre pleine santé. Il convient seulement d’apprendre à en user intelligemment. 

3. Comment profiter du soleil en évitant ses dangers

Pour profiter des bienfaits du soleil, il convient de revenir au bon sens.

Pour commencer, la crème solaire, en plus d’être polluante pour notre environnement intérieur (ce qu’on applique sur la peau passe dans le sang) comme extérieur (elle contient de nombreux produits nocifs, entre autres, pour les coraux (9), empêche la synthèse de la vitamine D par la peau.

Publiée dans le « Journal of the American Medical Association », une étude (10) récente alerte sur les produits solaires : quatre types de crèmes solaires (deux sprays, une lotion, une crème) ont été testées par 24 participants en bonne santé. Voici un extrait de l’article qui en parle :

« Dès le premier jour de l’application, tous les participants ont dépassé le niveau d’alerte dans leur sang pour tous les éléments actifs dans ces crèmes. Le niveau était atteint à peine quelques heures après la première application pour des substances hautement suspectées d’être cancérigènes, l’avobenzone (cancérigène), l’oxybenzone (perturbateur endocrinien) et l’octocrylène.

Bien entendu, la concentration dans le sang n’a fait qu’augmenter avec les applications successives, jusqu’à atteindre des dizaines voire des centaines de fois la limite de sécurité recommandée par les autorités de santé américaines (Food and Drug Administration). » (11)

De plus, « il se pourrait que la réduction de risque du cancer de la peau, obtenue grâce à la crème solaire, soit plus que compensée par la hausse du risque de tous les autres cancers, du fait du manque de vitamine D. » (9)

Pas de panique, même si vous avez la peau claire, vous n’êtes pas condamné pour autant à « griller » sans crème solaire. Il y a un moyen très simple et gratuit pour éviter les coups de soleil : écouter son ressenti, ou si vous préférez les signaux envoyés par son corps. C’est d’une simplicité enfantine ; tant que l’exposition est agréable, vous pouvez rester au soleil sans crainte ; dès que vous avez une sensation d’inconfort (trop chaud, transpiration qui augmente, soif, envie de bouger, etc.), mettez-vous à l’abri ou à l’ombre.

L’usage que nous faisons actuellement des produits solaires nous empêche de percevoir les signaux de notre corps, entraînant des expositions trop longues, et probablement aussi de synthétiser la vitamine D qui nous est nécessaire, et à mon avis, ce sont ces faits qui augmentent le risque de cancer.

Parallèlement, le port de lunettes de soleil déforme le message sur la luminosité ambiante captée par les yeux, et freine la sécrétion de mélanine responsable du bronzage. Mieux vaut donc ne pas en porter pour mieux bronzer, et surtout, permettre à l’organisme d’évaluer correctement le niveau d’ensoleillement (12).

Enfin, une réforme du mode de vie mettant à l’honneur la richesse en micronutriments (vitamines, minéraux, enzymes et hormones végétales) de votre alimentation, un repos suffisant et une activité physique adaptée à chacun améliorera également votre tolérance au soleil. Comme le fait d’être actif sous le soleil, plutôt que d’imiter les crêpes pendant des heures…

Ayant une peau de rousse et étant passablement « encrassée » moi-même (au sens naturopathique), j’ai longtemps été sujette aux coups de soleil. Depuis que j’ai progressivement modifié mon mode de vie dans un sens naturopathique, je n’en ai plus ; en 2019, j’aborde mon 4ème été sans coup de soleil, alors que je ne porte plus de lunettes de soleil et n’utilise plus de crème solaire depuis 2015.

Bien entendu, le bon sens doit prévaloir : dans les situations où ne pas porter de lunettes de soleil entraînerait un risque d’éblouissement source de danger, comme lors de la conduite automobile, portez vos lunettes de soleil ! Même chose à la montagne, où la neige a un fort pouvoir réfléchissant. Cela vaut aussi pour la crème solaire : dans la mesure du possible, évitez les situations où vous ne pouvez pas vous mettre à l’abri en cas d’inconfort, mais si vous êtes dans une telle situation, mieux vaut vous protéger avec une crème solaire minérale.

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